Recommandation 3 : Conseil diététique personnalisé et compléments nutritionnels oraux

3. Quand doit-on proposer un conseil diététique personnalisé et des compléments nutritionnels oraux hors pharmaconutrition ?

Nutrition chez le patient adulte atteint de cancer (recommandations SFNEP 2012)

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Le conseil diététique personnalisé est réalisé par un expert en nutrition tout au long du traitement. En général, le conseil diététique personnalisé intègre plusieurs consultations diététiques.

La prescription systématique de compléments nutritionnels oraux n’est pas recommandée (avis d’experts). En cas de prescription de compléments nutritionnels oraux, il est recommandé d’associer à cette prescription un conseil diététique personnalisé (grade B).

En chirurgie

En chirurgie, les recommandations émises par la SFAR et la SFNEP (cf. Recommandations de bonnes pratiques cliniques sur la nutrition périopératoire. Actualisation 2010 de la conférence de consensus de 1994 sur la « Nutrition artificielle périopératoire en chirurgie programmée de l’adulte ») proposent une stratification sur le risque nutritionnel.

Stratification préopératoire du risque nutritionnel

Grade nutritionnel 1 (GN 1)

 
Patient non dénutri ET chirurgie non à risque élevé de morbidité ET pas de facteur de risque de dénutrition
 

Grade nutritionnel 2 (GN 2)

 
Patient non dénutri ET présence d'au moins un facteur de risque de dénutrition OU chirurgie avec un risque élevé de morbidité
 

Grade nutritionnel 3 (GN 3)

 
Patient dénutri ET chirurgie non à risque élevé de morbidité 
 

Grade nutritionnel 4 (GN 4)

 
Patient dénutri ET chirurgie avec un risque élevé de morbidité 
 

Remarque : le cancer est un facteur de risque de dénutrition. En cancérologie les patients sont de grade nutritionnel 2,3 ou 4.

Il est recommandé un conseil diététique personnalisé intégrant, si nécessaire, la prescription de compléments nutritionnels oraux pour tout patient de grade nutritionnel GN 2 ou GN 3 (avis d’experts).

En radiothérapie ou en radiochimiothérapie à visée curative

En radiothérapie ou en radiochimiothérapie à visée curative, le conseil diététique personnalisé permet une amélioration du statut nutritionnel, de la qualité de vie et réduit les toxicités secondaires au traitement dans les tumeurs des voies aérodigestives supérieures, de l’œsophage et du rectum.

Dans ces situations, le conseil diététique personnalisé, intégrant si nécessaire la prescription de compléments nutritionnels oraux, est recommandé dans les tumeurs des voies aérodigestives supérieures, de l’œsophage et du rectum (grade B).

En chimiothérapie

En chimiothérapie, les données actuelles ne permettent pas de recommander de façon systématique un conseil diététique personnalisé (grade C). En raison des troubles du goût et de l’anorexie fréquente, il est recommandé un conseil diététique personnalisé intégrant, si nécessaire, la prescription de compléments nutritionnels oraux en cas de dénutrition et/ou de diminution des ingesta (EVA < 7) et/ou à la demande du patient ou de la famille (avis d’experts). En raison du peu de données dans la littérature, il est recommandé de développer des protocoles de recherche clinique dans ce domaine (avis d’experts).

Après traitement d’un cancer du sein

Après traitement du cancer du sein au stade précoce, il est recommandé pour des patientes en surpoids (IMC > 25) ou obèses (IMC ≥ 30) :

  • de proposer une consultation diététique afin de les faire bénéficier de conseils diététiques personnalisés (grade A) ;
  • d’éviter toute prise de poids supplémentaire (grade A) ;
  • de suivre un programme de réduction pondérale (grade A). Il devra être tenu compte des risques liés aux pratiques d’amaigrissement selon les recommandations de l'Anses 2010 ;
  • d’adapter le régime alimentaire en privilégiant les aliments à faible densité énergétique (fruits, légumes) et en limitant les aliments gras et les aliments sucrés (grade A) ;
  • d’augmenter leur activité physique compatible avec le traitement en cours (grade A).

L’activité physique adaptée consiste en un exercice régulier d’une heure, trois fois par semaine avec une dépense de l’ordre de 4 à 6 MET-heure (marche rapide, gymnastique adaptée) par tranche de 15 minutes à 50 à 90 % de la fréquence cardiaque maximale théorique égale à 220, moins l’âge (grade B).